Une interruption de quelques minutes suffit à reconsidérer une situation, mieux la comprendre, repositionner ses pensées et prendre de nouvelles décisions.
D’un point de vue émotionnel, dans les cas les plus éprouvants, c’est un temps de récupération, voire de ressourcement. Inutile de vouloir trop tirer sur la corde, trop longtemps. Elle finirait par se rompre.
C’est un nouveau point de départ pour les discussions qui de toute façon s’éternisaient et n’aboutissaient à rien de performant.
Et s’il vous est impossible de quitter la pièce (laissez de coté votre comportement réactif de fuite), agissez d’une autre façon pour faire ce break. Soit en abordant momentanément un autre point de discussion (par exemple, passer au point suivant de l’ordre du jour) ou reprenez le contrôle de la discussion afin de vous aider à vous re-concentrer sur le sujet.
Une re-formulation factuelle de l’état d’avancement est une piste. Si la colère vous gagne encore, respirez profondément. Il s’agit là d’un conseil simple et couramment cité, certainement parce qu’il est efficace.
La phase de stabilisation atteinte, demandez-vous dans quel état d’esprit vous désirez être à la fin de votre réunion/rdv/entrevue.
Voulez-vous vous sentir satisfait ? Soulagé ? Encouragé ? Reconnu ? La réponse vous aidera à agir en conséquence. Comme si vous repartiez d’un nouveau pied pour un nouvel objectif. L’émotion devient alors la clé pour la performance et le succès.
Dans toutes les situations d’accompagnement dans les domaines du leadership et du travail d’équipe, j’ai pu me rendre compte qu’il est tout à fait possible d’identifier, de gérer et d’apprendre de l’émotion ressentie. La clé passe par la conscience de l’émotion vécue, de ce qu’elle engendre, et des comportements et décisions qu’elle génère.
Les managers efficaces comprennent que gérer l’émotion va au-delà de l’identifier et s’en dissocier. Ils restent concentrés à ce qu’ils font, aux objectifs qui leur sont donnés, et accueillent les émotions fortes comme des pistes stratégiques pour mieux rebondir, mieux se connaitre et mieux connaitre les autres. Tout comme les sportifs de haut niveau, ils se préparent avant les moments clés et à fort enjeu.
Les relations avec les autres sont facilitées et d’un impact plus profond. En apprenant à percevoir chez eux-mêmes les émotions camouflées et à distinguer la valeur (ce qui est important pour soi) qui y est exprimée, du vrai besoin sous-tendu, ils parviennent à avoir une vraie conversation avec l’autre, même si la situation voudrait amener les interlocuteurs vers le conflit.
Mieux comprendre le comportement émotionnel chez l’autre est un élément précieux pour motiver, déléguer, créer de la cohésion, dynamiser et nourrir l’esprit d’équipe.
© Geneviève Krebs, coach pour la performance individuelle et collective. Psychopraticien et auteur chez Eyrolles et Afnor.