Histoire de légitimité ou de sentiment d’incapacité, le syndrome de l’imposteur vous emmène à vivre la honte, la peur et la culpabilité, et vous aveugle quant à vos réussites que vous posez sur un coup de chance ou d’un heureux hasard… Pourvu que personne ne vous démasque !
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur se caractérise par un profond manque de confiance et d’estime de soi. Celui qui en souffre a la conviction que ses réussites ne sont absolument pas dues à ses compétences et talents, mais au fruit du hasard et d’un énorme coup de chance ! Par là, il pense que le succès qu’il rencontre n’est pas mérité. Il culpabilise et nourrie la peur que le fait qu’il ne soit pas légitime soit dévoilé au grand jour. La personne qui ressent ce sentiment ne peut pas occuper réellement sa place puisqu’elle pense ne pas la mériter. C’est un état que je rencontre régulièrement dans le monde de l’entreprise.
QUI est le plus touché par ce syndrome ?
Parmi les personnes que j’ai pu accompagner dans ce domaine, un point commun se révèle : enfants, elles n’ont pas eu le droit à l’erreur. L’échec et l’erreur de parcours ont été pointés du doigt, comme on pose la honte sur une situation ou une personne. L’amour parental ou d’un autre référent a été conditionné à la réussite, et même lorsque le résultat ultime était atteint, il n’y avait pas de place pour la satisfaction ou la gratification. A la place, des réflexions comme “tu aurais encore pu faire mieux”, “inutile de te reposer sur tes lauriers”, ou encore “tu as eu la chance avec toi…” sont venus semer le doute et la dévalorisation. Lorsqu’en entreprise, c’est le N+1 qui prend le relais de ce comportement malveillant, la personne reste figée dans son sentiment d’imposture.
Comment en venir à bout ?
Il y a bien sûr le comportement différent que peut avoir l’entourage mais attendre des autres nous rend dépendants et sensibles à la critique et l’approbation. Il est temps d’apprécier factuellement depuis votre position adulte, les faits qui vous ont amenés à occuper votre place et les compétences et capacités qui ont permis vos succès. Au besoin, offrez-vous un bilan de compétences et un accompagnement pour lever les croyances (qui ne vous appartiennent pas) qui vous maintiennent dans le doute et la sous-évaluation de votre valeur. Mieux vous connaitre et vous réparer des blessures de votre enfance, est la clé essentielle.
©Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapies brèves et coach, spécialiste depuis 25 ans de l’accompagnement pour se libérer de la dépendance affective et des blessures d’abandon, de rejet et d’humiliation. Auteur de 16 livres dont le bestseller “Dépendance affective : six étapes pour se prendre en mains et agir” et “L’enfant intérieur blessé : dix étapes pour devenir son parent réparateur” parus chez Eyrolles.
