Etre adulte rime avec prise de responsabilités, prise de décisions et marque d’indépendance et d’autonomie. Assumer ses responsabilités peut faire peur au dépendant affectif qui préfère se rattacher à l’enfance où la gestion du quotidien, des finances, et l’organisation revenaient aux parents. Refuser d’être adulte c’est le désir profond de vouloir continuer à se cacher derrière ses référents pour fuir le monde réel.
Fuir les responsabilités
Celui qui les fuit passe pour un égoïste, un inconscient, un lâche. Dans le plus gentil des cas, on le traite d’enfant. Le stress vécu par les personnes qui fuient les responsabilités est à l’origine de ce blocage. La peur de mal faire et de ne pas être à la hauteur fait basculer dans l’angoisse du regard des autres, du blâme et de l’humiliation. L’intensité de cet état émotionnel est tel que seule la fuite et l’évitement restent la solution.
Refuser de s’engager
Choisir c’est prendre le risque de se tromper. Quant à s’engager, celui d’être déçu et de souffrir. Il est tellement plus confortable de laisser l’autre trancher et mener la barque. Et alors il est si simple en cas de problème, de pointer l’autre du doigt, car celui qui aura pris l’initiative. L’idée d’être mal jugé ou tenu pour responsable d’un échec peut réveiller l’enfance durant laquelle un parent (ou les deux) auront été trop strictes et intransigeants.
des souvenirs qui font la règle
L’aîné de la fratrie qui accepte de prendre sous sa responsabilité la surveillance de son cadet, court le risque parfois qu’un imprévu survienne quand il ne s’agit pas d’un accident. Le parent injuste et qui gère mal ses émotions en situation de crise, aura tendance à punir son aîné, le tenant responsable de la situation, sans même avoir écouté sa version des faits. Pour l’enfant, s’engager c’est prendre le risque de subir l’injustice et le chagrin. Il deviendra alors un adulte ambivalent et en retrait.
changer d’avis comme de chemise
L’adulte ambivalent qui fonctionne avec un réflexe de fuite ou de soumission, reste tributaire des avis et des volontés des autres. Pour éviter de prendre des responsabilités, il se retranchera vers la personne qui le lui permettra. Pour faire porter ses besoins par un tiers, il est prêt au sacrifice de lui-même, du moment où il n’a pas besoin d’être confronté à la peur et à l’angoisse.
pistes pour en sortir
Revisitez les situations de votre enfance où la prise de risque, l’engagement et l’apprentissage de la responsabilisation ont été source de stress.
Identifiez les croyances et les décisions intérieures que vous avez prises au moment de ces mauvaises expériences, et transformez-les en fonction de ce qu’un adulte penserait.
Soyez indulgent envers l’enfant que vous avez été, et envers l’adulte angoissé que vous êtes encore.
Expérimentez de petits engagements et observez. Reprenez à votre actif quelques responsabilités que vous avez remises entre les mains d’autres personnes, pour au final toutes les assumer vous-même.
Ressentez la fierté d’avoir pris et assumé en toute autonomie, vos responsabilités.
©Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapies brèves, Coach et Auteure