Bien souvent pour gagner la confiance de ses clients et de ses collaborateurs, il faut commencer par se faire confiance à soi-même. Pourtant avoir confiance en soi, c’est parfois difficile, surtout quand peuvent survenir un licenciement, un changement de cœur de métier, une nouvelle mission. Tout est alors à repositionner, à reconstruire, et à comprendre. La même personne qui hier était sous les feux de la rampe peut se retrouver dans l’ombre. Une image de soi suite à un échec ou à un monde inconnu peut amener la personne dans une grande solitude et dans un repli total sur elle-même.
Comment arrêter de se dévaloriser ?
Existe-t-il des trucs pour reprendre confiance en soi quand tout l’environnement professionnel a changé ?
Pour mieux comprendre
La confiance en soi n’est pas un sentiment inné. C’est ce que nous faisons chacun de notre vie qui constitue l’expérience et l’affirmation de soi plus ou moins développées. L’ambition, la curiosité, l’envie d’avancer, de créer, d’innover sont autant d’actions qui permettent à l’individu de se construire. Une relation avec qui que ce soit est normalement basée sur la confiance, l’échange et le respect. Pourtant le conflit existe aussi dans les entreprises, entre collègues ou avec les clients. La relation client-fournisseur laisse parfois la place à des rapports de forces et de manipulation. Et à ce moment là, en pleine crise, êtes-vous du genre à imaginer que tous les regards sont braqués sur vous ou plutôt du genre bien dans vos baskets, défiant tous regards et toutes critiques ? Etes-vous plutôt du genre… « je n’y arriverai jamais, j’ai tout le monde contre moi » ou bien « encore quelques arguments plus factuels et ils seront convaincus ! »
Confiance en soi et estime de soi
Dès notre petite enfance, nous construisons notre personnalité à partir de l’expérience. Evidemment cela passe par des réussites mais aussi par des échecs. L’accompagnement de nos parents nous encouragent dans nos apprentissages et leur rôle de coach peut donner à l’enfant la force et le courage nécessaires pour surmonter les échecs. Le manque de confiance ressenti par un adulte, que ce soit dans sa vie professionnelle, amoureuse, familiale ou sociale, peut avoir son origine dans le comportement négatif de ses parents. Des parents qui blâme un enfant de ne pas réussir à faire quelque chose que son frère a lui, réussi à faire du premier coup au même âge, peut être extrêmement déstabilisant. L’enfant se sent alors coupable de ne pas atteindre la performance attendue. Du coup l’image qu’il garde de lui en grandissant n’est jamais assez satisfaisante. Plus tard, il interprétera mal chaque parole d’un supérieur, toute critique même constructive d’un client. Il émettra lui-même un jugement dévalorisant sur sa propre personne y compris dans ce qu’il réussit. Rien n’est jamais assez bien. Rien n’est opportunité. Rien n’est possible ! La confiance en soi est étroitement liée à l’estime de soi.
Comment retrouver l’estime de soi ?
- Chercher plutôt à se connaître soi-même, sa mission, ses valeurs, ses croyances, ses buts de vie, avant de vouloir systématiquement se comparer à un modèle.
- Cultiver l’esprit positif en osant se lancer dans les projets et dans les actions en partant du principe que la réussite est là.
- Une devise : même l’échec est une forme de réussite. Il nous permet d’emprunter une direction et de corriger ses objectifs. L’échec est fort en apprentissage et en expérience.
- Savoir se remercier et se féliciter lorsqu’on a réussi. Le succès qu’il soit professionnel ou autre est le fruit d’un travail, d’une réflexion, d’un savoir être.
- Savoir engager une thérapie comme s’il s’agissait d’une méthode ressource pour atteindre un objectif.
Comment reprendre confiance en soi
Dans la communication, la parole représente 30% du message. C’est l’intention, le regard, la gestuelle, l’émotion qui sont vécus à ce moment là qui vont faire en sorte que votre interlocuteur sera captivé par le message ou pas. Osez vous affirmer, vivre ce que vous dites. « La timidité est une forme spéciale de radinerie » disait un de mes professeurs. Osez partager, vous en récolterez naturellement deux fois plus.
Votre nouvelle mission vous panique complètement ? Gardez votre énergie à comprendre la situation, votre nouvel environnement, la finalité de votre nouvelle situation et les moyens dont vous avez besoin pour atteindre les objectifs fixés. Transformez votre trac en actions concrètes.
Acceptez de ne pas être parfait !
Un sourire amène un sourire. Si vous êtes totalement tétanisé à l’idée d’aller vers vos nouveaux collaborateurs pour faire connaissance et créer le contact, rassurez-vous ! ils ont certainement aussi peur que vous ! Et si vous étiez quelqu’un d’abominable ? Testez : Allez dire bonjour, vous aurez un bonjour en retour !
Chaque jour un petit défi supplémentaire. A force d’aller petit à petit au-delà de vos limites, vous deviendrez capable de vous adapter à toutes nouvelles situations. Et surtout pensez à vous féliciter pour chaque réussite.
Apprenez au besoin, à utiliser votre voix, sa tonalité, son rythme, sa présence, son timbre. Regardez vos interlocuteurs, souriez, et parlez distinctement. Utilisez la respiration ventrale.
Un certain état d’esprit d’entreprise qui aide
La plupart du temps, les objectifs fixés dans les entreprises restent encore utopiques et irréalisables. Rien de pire pour une personne qui manque de confiance en elle que de se fixer des objectifs qui ne dépendent pas d’elle ou dont les moyens nécessaires sont inabordables. Commencez par vous fixer des objectifs réalisables, qui dépendent de vous, dont les résultats sont mesurables, dont le contexte peut être parfaitement défini. Réussir à les atteindre vous aidera à programmer un but plus important la prochaine fois.
L’amélioration continue est un concept fort notamment dans les principes du management par la qualité. Evaluez les progrès que vous avez déjà accompli depuis le début de cette année et demandez vous en quoi vous pouvez encore progresser. Demandez à vos clients, vos partenaires et collègues quelles sont leur vision et acceptez leur point de vue comme un axe possible de progrès.
Prenez soi de vous, de votre corps, de votre mental. La Qualité de Vie au Travail est essentielle. Surveillez votre santé physique et psychologique.
Développez votre charisme. Au besoin, identifiez un mentor autour de vous, ou ailleurs, que vous allez modéliser dans ses attitudes et stratégies mentales et physiques. Au besoin pour que ce nouveau comportement vous corresponde parfaitement, adaptez le pour que le naturel s’installe.
La prise en compte de l’individu au travers de ses capacités, son identité, ses valeurs et ses émotions intervient de plus en plus dans les entreprises. Ce grand pas en avant a un effet très bénéfique sur la personne qui ose prendre en compte ce qu’elle ressent et réagir en fonction. C’est un encouragement au travail sur soi et à la recherche de l’harmonie et du plaisir au travail. Quand les indicateurs d’absentéïsme sont à la hausse pour des raisons et maladies liées au stress et à la démotivation, le développement personnel en entreprise a un rôle à jouer qui est primordiale. Un ouvrage sur la gestion des relations et des émotions dans le monde de l’entreprise est paru aux Editions Afnor. Il s’agit de « La relation auditeur-audité », Geneviève Krebs. Il s’agit d’un guide pratique de 100 questions-réponses dans lequel les auditeurs et audités peuvent trouver conseils et explications par rapport à ce qu’ils vivent. L’émotion limitante peut devenir une force. Cet ouvrage peut également être lu et imaginé-transposé dans d’autres contextes. C’est un outil pour le développement personnel.
Vous reconnaissez-vous dans ce cas ?
“Je manque de confiance en moi, que faire ? J’ai déjà travaillé sur le manque de confiance en moi avec un psy, mais j’ai le sentiment que c’est quelque chose qui me poursuit dans ma vie. Je pensais avoir confiance en moi par rapport à ce que je fais ici dans l’entreprise, mais l’audit m’a fait prendre conscience que je manquais d’assurance. J’ai littéralement été paniquée quand l’auditeur s’est occupé de notre service. ” – Armelle, auditée.
Ce que traduit cette situation de manque de confiance en soi
Le manque de confiance en soi est un peu similaire à la timidité, dans le sens où c’est la peur du jugement et du regard des autres qui bloque la personne.
Quelqu’un, comme Armelle, qui a déjà travaillé sur cet aspect ne doit pas se décourager de rencontrer encore parfois ce même sentiment. Il est vrai que le vivre peut être décourageant, mais c’est un passage obligé. Il nous oblige à nous souvenir des progrès accomplis et du chemin déjà réalisé pour mieux l’ancrer encore.
Tout au long du parcours pour l’amélioration de la confiance, nous avons besoin d’étapes qui nous permettent de nous évaluer par rapport à nos capacités.
Comment est-il possible de rebondir : et si c’était une opportunité ?
Le manque de confiance en soi est révélateur d’un travail de prise de conscience à faire au niveau :
– de ses capacités ;
– des croyances qui ont régi notre vie jusqu’à présent ;
– des valeurs, pour identifier quelles sont celles qui nous ont été transmises par nos parents, et surtout quelles sont celles qui correspondent à notre vision du monde aujourd’hui.
Être en phase avec soi-même. Savoir qui nous sommes et où nous souhaitons aller dans notre vie sont les meilleures fondations pour aboutir à la confiance en soi.
Comment y remédier
– Faire le point sur les expériences passées qui ont installé de réelles compétences et capacités.
– Identifier les capacités qu’instinctivement nous avons encore besoin d’acquérir pour l’audit.
– Quelles sont les craintes qui m’ont limité dans le dernier audit ? Qu’est-ce qui m’a fait craindre cela ? Qu’est ce que je crains, en réalité ?
– Comment puis-je acquérir une expérience pour venir corriger cette croyance limitante et acquérir la confiance qui m’est nécessaire ?
– Quelle est la valeur essentielle pour nous, lorsque nous vivons un audit ? Comment faire pour rester toujours en contact avec elle ?
– Quelles sont les nouvelles portes que nous pourront alors nous ouvrir ?
– Quelle est le premier défi que nous allons nous lancer pour y parvenir ? Quand allons-nous le lancer ?
Comment l’auditeur peut aider l’audité
– Mettre en avant les points positifs, les progrès déjà réalisés depuis le dernier audit est quelque chose d’indispensable face à un audité qui manque de confiance en lui.
– L’aider à se lancer des défis toujours plus importants lui permet également d’acquérir de nouvelles expériences enrichissantes.
– S’intéresser régulièrement, même entre deux audits, de l’état d’avancement de ses projets est un soutien dont il a besoin.
– En période de doute, comme pour Armelle, lui faire comprendre que nous sommes là pour analyser la situation avec elle et l’aider à ressortir les points forts déjà installés.
– Encourager l’audité qui est vraiment motivé à améliorer son état, à travailler sur lui. Savoir quelle est sa mission dans la vie et après quoi il court est le premier travail à faire pour rendre les étapes de la vie plus cohérentes.
Geneviève Krebs (ici quelques extraits de l’ouvrage “relation auditeur-audité” paru chez Afnor), copyright.