Le manipulateur sait repérer ses proies. On a tort de penser que ce sont forcément des personnes faibles. Ce sont au contraire des personnes présentes, intelligentes, vives d’esprit, mais qui présentent une faille émotionnelle, faille que le manipulateur utilisera notamment pour jouer le jeu de la culpabilité.
Son processus de pression émotionnelle
1 Le manipulateur fait une demande. Il agit avec pression.
2. Le manipulé résiste en fonction de ses capacités. Il subit la pression.
3. C’est alors la porte ouverte à la culpabilisation ou à la menace
4. Celui qui subit remet en question la demande et accepte
5. Une fois l’acceptation posée, la répétition du processus de fait sans fin.
La menace
La menace est en fonction de la vulnérabilité de l’autre et de son degré de résistance : « si vous n’acceptez pas de travailler ce samedi, je ne vois pas pourquoi je répondrai de façon favorable à votre demande de congés ». C’est une approche qui fonctionne facilement car enfant, dans notre système éducatif, nombre de parents l’utilisent. Il est donc reconnu par l’inconscient.
Le silence
Le silence peut également être une arme redoutable utilisée comme pression émotionnelle. L’ambiance devient invivable et l’atmosphère irrespirable. Comme rien n’est exprimé, la personne qui le vit n’est plus capable de se concentrer sur son travail. Elle devient nerveuse, angoissée.
Le principe de punition
Le principe de punition est un autre moyen de pression. L’un peut menacer l’autre de graves conséquences à une action : « si tu fais cela, je te préviens de ce qui va arriver (ou m’arriver). Voilà les conséquences (pour toi, ou pour l’entreprise ou pour moi). A cause de toi, je risque de subir telle et telle chose ou à cause de toi, l’entreprise va perdre ceci ou cela. A cause de toi, je serai obligé de te licencier.
La souffrance simulée
La souffrance simulée est une autre approche pour installer une pression émotionnelle. En simulant la souffrance, on sous-entend que l’autre va se sentir coupable de sa souffrance, qu’il est responsable de ce mal-être. Si l’autre ne supporte pas de voir une personne souffrir, il cèdera à la demande et le manipulateur se sentira beaucoup mieux.
La pression émotionnelle prend souvent appui sur l’encouragement. L’un promet à l’autre un avancement, un changement de service, une formation souhaitée, une augmentation, un avantage pour arriver à ses fins. Il en est de même dans le domaine sentimentale. Le dépendant affectif par exemple se laisse très souvent prendre dans les rouages de la pression et du chantage par besoin de retrouver une situation normale, et poser un espoir sur une nouvelle lune de miel.
© Geneviève Krebs, psychopraticien, coach et auteur d’une douzaine d’ouvrages, dont “Dépendance affective : six étapes pour se prendre en main et agir” paru chez Eyrolles.