S’investir sur un projet professionnel important tout en ayant en pensée une préoccupation liée à l’organisation courante de sa vie personnelle ou familiale, et tout en s’inquiétant de la liste des mails à traiter qui s’allonge et du nombre de pages de sa to-do-liste qui ne cesse de croitre… et entre temps, l’horloge qui défile, les enfants à récupérer à l’école, les courses à faire, le rdv chez le garagiste à poser, le crochet à faire par la pharmacie ou la poste, les imprévus à gérer ou à anticiper, etc. etc. STOP à la surcharge mentale ! Nous allons tous devenir complètement dingues à force de gérer x choses à la fois en un temps record !
La charge mentale a toujours existé. Elle est aujourd’hui plus conscientisée et dénoncée parce que de « charge », nous semblons avoir basculé dans la « surcharge » mentale et la saturation.
A quoi est du ce fonctionnement ? Comment nous comporter pour alléger ce stress mental qui risque de nous faire basculer vers le burnout ? Comment lâcher-prise quand notre système nous dicte le contrôle, le perfectionnisme et le surinvestissement de soi ?
A quoi est du ce fonctionnement ?
Un manque de sens
Avancer au jour le jour avec des objectifs irréalistes ou irréalisables, sans savoir réellement le but visé. Sauter d’un besoin à un autre, profitant d’une polyvalence nécessaire sur l’instant sans se préoccuper d’une logique organisationnelle, ou de ce que l’on a décousu pour coudre ailleurs… Tout ce qui est complexe, désordonné ou flou, embrume le cerveau qui lui a besoin de comprendre le sens à ce qu’il fait et ce qu’on attend de lui.
La peur du changement
Composer avec l’incertitude et le changement fait partie de la vie. Que l’on résiste comme le chêne face au vent ou que l’on agisse comme le roseau, accueillir et gérer le changement suppose de faire face à ses peurs, à certaines contraintes, à la recherche de ressources, etc. Plus la peur de perdre quelque chose d’important pour soi est grande, plus le comportement pousse vers le besoin de contrôler, de maitriser et d’influencer qui est épuisant.
Le perfectionnisme
Parfois c’est le vide autour de soi qui se pose comme un manque de soutien. Souvent c’est l’incapacité à faire confiance qui fait que toutes les tâches reposent sur soi. Le piège du perfectionnisme mène à l’incapacité à se reposer sur les compétences des autres, car forcément, la façon dont l’autre va mener les choses ne pourra satisfaire le niveau de mes exigences.
L’incapacité à demander de l’aide
Entre demander, recevoir et donner, lequel est le plus compliqué pour vous ? Celui qui se surcharge a une grande facilité à donner, à se sur-investir ; parfois pour quémander un peu de reconnaissance, souvent par incapacité à savoir dire non. Demander suppose d’avoir lâché ses peurs “de devoir quelque chose”, et donc de créer une dette. Quant à recevoir un soutien (ou une aide) suppose de savoir accueillir et remercier. Peu importe le blocage ; il trouve du sens dans chacune de nos histoires. Heureusement, il peut être levé.
La surinformation
Elle brouille l’esprit et mène à la procrastination. Elle rend les façons de faire plus complexes. Elle pousse l’esprit à surévaluer les risques. Entre les informations différentes qui se croisent, les décisions qui sont lancées et qui s’annulent, et l’évident qui se perd dans le trop de détail, la sur-information aggrave le niveau d’inquiétude et de stress. Alors que retenir l’important, l’urgent et l’essentiel facilite la vision globale du chemin à parcourir.
La gestion dans l’instant
Décider tout de suite et mettre en œuvre les nouvelles actions sans tenir compte des contraintes et spécificités de chacun dans ses activités courantes et dans son organisation quotidienne rallongent la to-do-liste, génèrent un stress supplémentaire et poussent au doute et à la peur d’échouer. Rien de mieux que de prendre en compte la réalité des charges existantes et de mesurer les capacités à absorber davantage ; les interactions et les enjeux sur d’autres projets. Manager le collectif en tenant compte de l’individuel et vice et versa. Nier la charge existante est parfois considéré par celui qui en subit les conséquences, comme du mépris.
Comment nous comporter autrement ?
Parler, demander, solliciter
Osez reconnaître le fait de vous sentir débordé, de ne plus savoir gérer efficacement tout ce qui vous incombe. Le bon risque que vous courez est d’être écouté, compris et soulagé.
Revisiter les façons de faire
Se poser pour réévaluer la façon de mener les choses ou d’effectuer telle ou telle tâche, permet de simplifier et d’apporter plus d’efficacité et de performance. C’est aussi l’occasion d’annuler purement et simplement une action qui ne sert à rien ni à personne.
Prioriser
Le piège de la to-do-liste est de poser tous les points « au kilomètre » et mis à part le nombre de pages qui grandit, nous n’avons pas une bonne vision pour distinguer l’urgent de l’important, l’essentiel du non pertinent. Bien ordonner les actions à mener offre la possibilité de savoir par quoi commencer et mieux comprendre les enjeux de chaque chose.
Savoir dire STOP
Quand le corps envoie des signaux d’alerte, et pas seulement des bobos ici et là mais une tristesse profonde ou un bouillonnement, alors il est temps de descendre du vélo et de se poser. Il est temps de se respecter suffisamment en se faisant gardien de son équilibre et oser dire “NON, pas comme ça”, en posant des limites, en osant déléguer et négocier.
Se ressourcer
Le temps du repos est nécessaire parce que la pause permet de lâcher la pression, de calmer les ruminations, de regagner en énergie vitale, de se ressourcer et aux bonnes idées de trouver la place pour émerger. Les temps OFF et la déconnexion sont nécessaires pour le corps et le mental. Détendez-vous, faites du sport, changez de paysage.
Prenez soin de vous ! Orientez votre esprit sur l’essentiel pour rester loin de la surcharge mentale.
© Geneviève Krebs, psychopraticien en thérapies brèves et coach. Auteur chez Eyrolles, Afnor et Chronique Sociale